Marié, James s’enrôle pour les troupes aéroportées en octobre 1942. Il rejoint le 506^th P.I.R. qui se trouve à Camp Toccoa en GÉORGIE.

Camp Toccoa

L’entrainement qui débute dans ce camp est la première étape qui va permettre d’éliminer ceux qui ne résisteront pas à la dureté de l’école de parachutisme. Ces journées et nuits qui sont ponctuées entre courses quotidiennes (notamment la fameuse montée au mont Currahee), marches, séances de sports intenses, parcours du combattant, cours théoriques et pratiques sur le métier de fantassin, maniements des armes, tirs…. vont mener les hommes jusqu’à l’épuisement et au-delà de leurs limites ; mais qui en sortiront de véritables soldats de troupes d’élites.

Fort Benning

Début décembre c’est le transfert vers Fort Benning pour l’entrainement au saut en parachute. Le programme se déroule en quatre phases d’une semaine chacune.
La première semaine qui est réservée à la préparation physique (semaine qui pour le 506^th se révèlera inadaptée car le régiment se présente avec une préparation et une condition physique exceptionnelle).

La seconde semaine est réservée à l’apprentissage du pliage, aux simulations de sauts depuis des plateformes (maquettes avions, tour de 10m…) pour apprendre à tomber notamment.
La troisième semaine est celle de sauts depuis les fameuses poêles à frire, tours de 80m de haut qui retranscrit parfaitement les conditions de sauts.

Puis vient la dernière semaine, celle des sauts depuis un C-47, cinq sauts qui seront couronnés par la remise des « ailes », le brevet de parachutiste.
James passera toutes ces étapes avec succès et partira au lendemain de noël en permission de 10 jours.
Rentrant mi-janvier 1943, le régiment va s’entrainer aux techniques du combat urbain.

En avril, c’est le départ vers Camp Mackall où l’entrainement prend une tournure intensive, les sauts se déroulent avec équipements et armes suivis de trois jours en simulation de territoires ennemis.
Le 10 juin, le régiment est rattaché à la 101st Airborne Division.
Début juillet, le 506th participe à de grandes manœuvres sur trois états (Kentucky, Tennessee et Indiana), où les exercices de combats succèdent aux sauts.
Puis le régiment se retrouve à Fort Bragg en Caroline du Nord jusqu’à son jour de départ pour Camp Shanks à quelques kilomètres de New-York pour se préparer à un départ pour le vieux continent.

Le 3 septembre, James et le régiment embarquent à bord du SS Samaria d’où ils débarqueront le 15 septembre à Liverpool.
Des trains vont emmener les hommes au sud de Hungerford dans le Witlshire puis seront affectés dans leurs différents lieux de cantonnements.
Pour James et le troisième bataillon cela sera Ramsbury.

Un rigoureux régime d’entrainements va débuter au sein des camps et des environs de la campagne anglaise, complétés de sauts et de marches forcées.
Fin mars 1944, les unités participent à l’exercice Beaver puis fin avril à l’exercice Tiger.

Le 11 mai c’est l’exercice Eagle, où seule la 101st Division y participe et qui va se dérouler dans des conditions quasi identiques à celles que les hommes auront l’occasion de vivre le Jour J. ils vont embarquer dans des C-47 avec un temps de vol identique à celui qu’ils vivront au dessus de la mer puis vers les Drop Zones sur le continent, et cela sera l’occasion de travailler avec le 9th Troop Carrier Command.

Fin mai, James prépare son paquetage, l’ordre est arrivé d’embarquer vers les aérodromes. Ce fameux jour tant attendu depuis son arrivée chez les troupes aéroportées approche ; tous ces entrainements depuis 1942, tous ces efforts subis pour enfin vivre ce pourquoi il en est arrivé là.
James arrive sur l’aérodrome de Exeter dans le Devon où stationne le 440th TCG du 95th TCS.

James s’installe dans les campements préparés pour les troupes.
Le 3 juin, les parachutistes sont avisés de la date de départ, mais les mauvaises conditions météorologiques repoussent de 24 heures celui-ci.
Le Jour J est fixé au mardi 6 juin.
Il est 23h50, ce lundi 5 juin quand le C-47 42-100905 appartenant au 440th TCG et piloté par le 1st Lieutenant Ray B. PULLEN décolle puis rejoint la formation pour la mise en place avant la direction vers la Normandie et la Drop Zone « D »située près d’Angoville-au-Plain, l’heure de largage est prévue pour 01h43. Le C-47 est en position 15 dans le serial 16. James est en position 13 dans son stick.

La mission du troisième bataillon est de s’emparer de deux ponts à l’embouchure de la Douve et d’établir une tête de pont.
Le vol au dessus de la Manche se déroule sans encombre ; le convoi arrive sur le continent par l’est et se trouve confronté à un banc de nuages, puis essayant malgré tout de garder son cap la formation subit les tirs de la flak.
Le secteur de Négreville est compliqué à traverser, certainement que c’est dans cette zone du cotentin que le C-47 est touché à l’un de ses moteurs.
D’après plusieurs témoignages, le C-47 volait à basse altitude et à tenter un poser, il se trouve à ce moment là sur la commune de Magneville ; mais dans la prairie (certainement repérée par le pilote qui avec un sang-froid exceptionnel repositionna son appareil dans l’axe) il y avait des rangées d’arbres malheureusement non vus assez tôt ; l’avion pénétra entre ceux-ci et explosa instantanément ne laissant aucune chance à l’équipage et au stick de la compagnie I ; le C-47 sera retrouvé retourné et brisé en deux parties.

Les corps seront inhumés dans un premier temps dans la fosse commune au cimetière de Magneville.