L'hécatombe des gars de Bedford à Omaha Beach

La petite ville de Bedford en Virginie à payer un lourd tribut le 6 juin 1944.

Dix-neuf sur 34 de ses enfants sont tombés sur Omaha Beach, face à Vierville-sur-Mer, avant d'avoir vu un seul soldat allemand ou pu tirer un coup de feu.

Ils faisaient tous partis de la Company A - 1st Battalion 116th Infantry Regiment - 29th Infantry Division.

Au début des années 40, ils avaient intégrés la Garde Nationale, pour pouvoir vivre des aventures, comme des milliers de jeunes Américains de leurs âges, alternant vie civile et entraînements. Celà les amusaient beaucoup de jouer aux soldats le dimanche, en recréant sur les collines avoisinantes les batailles de leurs arrières grands-pères sudistes. Ils gagnaient 1 seul dollar par jour, et celà avait suffit pour en sortir plus d'uns de la pauvreté. Puis un acte du Congrès avait tout bousculé, lorsque la Garde Nationale avait intégré le service actif, ce seul petit dollar s'était transformé en ticket pour la guerre. Par un matin de novembre 1941, les 34 Bedfordiens quittent la ville, ce jours là les écoliers n'avaient pas de cours et ils étaient tous venus voir les "Boys" partir accompagnés par une fanfare. Les habitants aussi étaient là, au comble de l'émotion, tous connaîssaient au moins quelqu'un dans les jeunes gens, avec un père, un mari, un frère ou un fils dans la troupe. Leur route les mènnent d'abord en Caroline du Sud, puis à Camp Blanding en Floride.

Les jeunes soldats ne savent pas où, on les envoient. Lorsque le désastre de Pearl Harbor survient, beaucoup pensent qu'ils vont aller au front dans le Pacifique. Alors que leur départ des Etats-Unis est proche, des jeunes femmes font le voyage de Bedford à Camp Blanding pour pouvoir embrasser une dernière fois leurs fiancés ou leurs époux. Puis ils embarquent pour l'Europe, pour beaucoup c'est une grande première, ils n'ont jamais voyagés hors du pays et c'est avec un pincement au coeur lorsque le Queen Mary quitte le port de New-York, qu'ils regardent la Statue de Liberté disparaître au loin

Combien auront encore la chance de la revoir ?

Une fois en Angleterre l'ambiance n'est plus à la colonnie de vacances, mais bel et bien à la discipline militaire.

Les entraînements intensifs sur la côte Sud-Est de l'Angleterre à Slapton Sand, sont éprouvants et les officiers intransigeants. Intégrés dans la 29th Infantry Division, ils ne tardent pas à savoir qu'ils vont débarquer sur une plage française du nom "d'Omaha", au côté de la 1ere Division, la Big Red One big red one.

 

Ce qu'ils ignorent c'est que cette plage restera dans l'Histoire sous le sinistre nom d'"Omaha la sanglante" baptisée de leur sang et celui des "boys" de la 1st DI.

Parmis ces jeunes Bedfordiens, ce trouvaient les frères Stevens Roy et Ray, jumeaux insépérables nés en 1920.

C'est ensemble qu'ils s'étaient engagés dans la Garde Nationale. Le 6 juin 1944, pour la première fois de leur existence ils ne se trouvaient pas ensemble les deux frères se trouvaient sur deux barges différentes pour débarquer sur Omaha Beach, et peu avant le départ pour la plage Roy avait dit à son frère qu'ils se retrouveraient à Vierville.

Mais Ray n'y arrivera jamais.

Pendant le trajet la barge où se trouvait Roy Stevens fut coulée par une mine, il fut repêché et rapatrié en Angleterre.De retour sur Omaha le 11 juin, il traversa le cimetière provisoire où étaient enterrés les morts du 6 juin et trouva la tombe de son frère grâce à sa plaque d'identité militaire accrochée sur une des croix de bois.

Roy Stevens continua le combat avec le grade de sergent et il fut grièvement blessé à une main à Saint-Lô victime d'une mine antipersonnelle.

Lorsqu'il revint dans la ferme familliale, Roy traînait avec lui un sentiment de culpabilité, pourquoi lui était en vie alors que son frère était mort ? quand il arriva chez ses parents son père en larmes lui dit " Au moins l' un de vous d'eux est revenu". Roy Stevens à souvent pensé qu'il aurait dû mourir le même jour que son frère jumeau.

stevens roy 2004

Roy sur la tombe de son frère

Une autre famille de fermiers de Bedford, connu un double deuil, les Hoback.

Raymond s'était engagé dans la Garde Nationale dès ses 18 ans, pour suivre l'exemple de son frère Bedford 24 ans. La veille du débarquement Raymond bien que malade avait refusé d'être rapatrié pour ne pas être séparé de son frère aîné.

Bedford Hoback était fiancé avec une jeune Américaine, alors que Raymond fréquentait une Anglaise.

Les frères Hoback mourrurent ensemble dans les premiers mètres sur la plage. Bedford fut tué atteint au visage par un éclat d'obus de 88mm et Raymond tombé sur le bord de la grève fut emporté par la marée. On ne retrouva de lui que sa Bible, qu'un autre soldat de sa compagnie l'ayant ramassée la renvoya aux parents Hoback.

A l'annonce du Jour J, les familles de Bedford attendaient avec anxiété des nouvelles des proches du 116e RI. Les Hoback reçurent un premier télégramme du Secrétaire à la Guerre, le 16 juillet annonçant la mort de Bedford et le lendemain celui indiquant qu'il n'y avait aucun espoir de retrouver Raymond. Depuis juillet 1944, Lucille la soeur cadette garde en sa posséssion la Bible de Raymond renvoyée par le caporal Crayton et les télégrammes annonçant la mort de ses deux frères.

A travers toute la ville des familles pleuraient un être proche.

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Leslie C. ABBOTT Jr. Wallace R. CARTER John D. CLIFTON Frank P. DRAPER Jr. Capt. Taylor N. FELLERS
 
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 Nick N. GILLASPIE  Bedford T. HOBACK  Raymond S. HOBACK Clifton G. LEE  Earl L. PARKER
 
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Jack G. POWERS Weldon A. ROSAZZA John F. REYNOLDS John B. SCHENK Ray O. STEVENS
 
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John L. WILKES Gordon H. WHITE Jr. Elmere P. WRIGHT Grant C. YOPP  

Monument en l'honneur de la National Guard

Face à Vierville sur Mer sur Omaha Beach

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SOURCES INFORMATIONS & PHOTO www.dday.org/the-memorial - Frederic LAVERNHE
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