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           Lors du débarquement de la compagnie A, les hommes doivent lutter pour leur survie. Dans l’eau les hommes abandonnent leurs armes et jettent leurs casques pour éviter la noyade. L’efficacité au combat de la compagnie est presque nulle et toute idée de se déplacer vers l’avant est abandonnée.

            Seuls quelques hommes sont encore armés, et seules quelques unes de ces armes peuvent tirer, à cause du sable humide.

            Aucun officier n’est là pour donner des ordres, donc aucun n’est donné. Chaque homme doit prendre ses propres décisions.

            À la fin de la première demi-heure sur la plage, la compagnie A n’a plus qu’un tiers de ses hommes, selon une estimation des survivants. Ce groupe d’assaut est peu à peu réduit à n’être qu’une équipe de sauvetage chargée de sauver les blessés. Les survivants restent en bas de la falaise et rejoindront le bataillon à la nuit.

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           Alors que la compagnie A est sous un feu sans pitié, les autres compagnies d’assaut E F G du 116th Infantry Regiment 2nd Battalion, elles, débarquent plus à l’est de la plage. Considérablement plus à l’est de là où elles devaient initialement débarquer.

            En général, les pertes de ces compagnies furent inférieures à celles de la compagnie A. Principalement en raison d’un feu d’herbes le long d’un tronçon de plusieurs centaines de yards sur la falaise qui était dans la zone de la sortie Les Moulins.

            L’incendie est probablement causé par les tirs navals. Il couvre la plage en dessous, d’un épais écran de fumée, aveuglant les observations ennemies. L’incendie ainsi provoqué se révèle être une protection efficace pour le débarquement.

            Le nuage de fumée est si dense que plus tard, lors de l’avance sur les falaises, la plupart des hommes doivent porter leurs masques à gaz.

           Les bateaux des compagnies F et G débarquent dans cette zone aveugle. Les deux compagnies parviennent jusqu’à la protection des remblais de galets avec des pertes légères (les remblais de galets, qui montent de la plage, ont constitué un abri pour les troupes d’assaut).

            Les bateaux qui débarquent en dehors de la zone de fumée sont soumis au feu mortel de l’ennemi et payent un lourd tribut en pertes.

            D’ouest en est, les compagnies devaient atterrir sur la plage, dans l’ordre A/G/E/F/.

            La compagnie A, comme nous l’avons vu, a débarqué dans son secteur assigné et a été mise hors de combat.

            La compagnie F a débarqué près de sa cible à Les Moulins. Trois sections se sont établies dans le secteur enfumé et trois autres en dehors. Ces sections recouvertes de fumée atteignent le remblai de galets avec relativement peu de pertes. Les autres sections prennent 45 minutes pour traverser la plage ouverte et subissent des pertes allant jusqu’à cinquante pour cent.

            Les compagnies E et G n’ont pas débarqué à proximité de leurs cibles.

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           Les bateaux de la compagnie E ont dérivé ce jour-là ; lorsqu’ils débarquent, ils sont dans la zone de la First Infantry Division, à plus d’un mile à l’est de la cible désignée.

            La compagnie G, devait atterrir sur la droite de la compagnie F ; au lieu de cela, elle se pose sur sa gauche, mille yards à l’est de son objectif assigné. Cependant cette erreur est une chance : une partie de la compagnie est dans la zone de fumée.

            Trois ou quatre sections traversent la moitié de la plage avant de recevoir les premiers tirs et se rassemblent à la base des falaises dans les quinze minutes après qu’ils ont quitté les bateaux — le plus rapide et le moins coûteux des débarquements de la première vague.

            En revanche, ceux des bateaux de la compagnie G qui débarquent en dehors de la fumée sont fortement touchés lors de leurs déplacements sur la plage.

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           À l’extrême droite de la zone du 116th, sur la plage Charlie (à droite du point de débarquement de la compagnie A), la compagnie C du 2nd Rangers est débarquée avec la première vague.

            Sur les 65 hommes de la compagnie, trente-cinq sont perdus pendant la progression sur la plage.

            Le front de mer et les remblais de galets sont toujours le premier objectif pour les hommes, après avoir quitté les bateaux. Lorsqu’ils les atteignent, ils peuvent se mettre à couvert et attendre d’être dirigés ou avancer jusqu’à la prochaine protection offerte par les falaises.

           À 7 heures, quand la deuxième vague d’assaut s’approche des plages, la première vague est éparpillée le long du rivage, à la base des falaises, derrière les obstacles.

            Sur la plage, les obus de mortier et d’artillerie ennemis déchirent encore la plage. Les tirs des canons et des mitrailleuses battent le terrain où les hommes se cachent, et les tireurs d’élite essayent de les atteindre.

            Plusieurs chars sont en feu sur la plage, mais certains tirent toujours sur les positions allemandes dans les falaises.

            La compagnie G se prépare à faire mouvement vers l’ouest, dans son secteur assigné, ce qui entraîne une désorganisation presque totale de la compagnie.

         LES VAGUES SUIVANTES

            Il est prévu que les vagues d’assaut suivantes soient débarquées dans l’ordre ci-après :

            7:00 — compagnies B et H

            7:10 — compagnie D

            7:20 — compagnies C, K, I et L

            7:28 — compagnie M

            Le plan de débarquement présume que les plages soient suffisamment dégagées pour permettre aux équipes de la deuxième vague de se rendre directement à l’intérieur des terres, dans leurs zones affectées. Mais au moment où elles débarquent, c’est impossible.

            Les bateaux de la deuxième vague parviennent à terre dans les mêmes conditions que celles que la première vague a rencontrées. Ils débarquent sur les plages aussi difficilement que ceux de la première vague.

            La compagnie B est déposée sur une large zone à mille yards de sa plage désignée.

            Les bateaux de débarquement sur la plage où la compagnie A a été décimée, connaissent le même sort, avec son lot de feu mortel et de blessures.

            Les rapports d’un des bateaux attestent que l’une des sections de la compagnie B a subi des dommages presque identiques à ceux de la compagnie A dans la première vague 

 

Suite....

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